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Mediacteur
4 décembre 2009

Journée Web 2.0 et réseaux collaboratifs pour les Hautes Ecoles

© Photo : Jean-Michel NEPPER

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A l'initiative des Centres de Ressources en Education aux médias, ce 25 novembre 2009, se tenait à Champion (Namur) la journée annuelle de réflexion rassemblant un public varié d'enseignants et d'étudiants des Hautes Ecoles de la Communauté Française, tous réseaux confondus. Le thème retenu pour cette année : Web 2.0 et réseaux collaboratifs.

Les Maîtres et assistants n'ont pu répondre qu'en ordre dispersé à cette invitation dont la date, n'arrangeait visiblement qu'un petit nombre. Les étudiants de l'établissement accueillant, eux, avaient eu plus grande facilité de se mobiliser. C'est le nouveau président du Conseil Supérieur de l'Education aux Médias (CSEM), Tanguy Roosen qui a introduit la journée, rappelant la constitution du Conseil dès 1995, son extension récente au statut de Conseil supérieur et l'élargissement de sa mission et de son cadre d'intervention pour être toujours plus en phase avec l'implantation des médias dans la vie quotidienne, non seulement des jeunes en âge d'apprentissages scolaires, mais aussi de toutes les couches de la population.

 

Cinq intervenants issus de pratiques différentiées constituaient le panel d'intervention de la matinée, l'après midi étant elle, consacrée à des ateliers de mise en situations pratiques :

 

- Dany Fosty, enseignant de la Haute Ecole Robert Schuman de Virton.
- Alain Desmaret, ancien directeur de l'école fondamentale de Lauzelle (LLN)
- Pascal Minotte, psychologue et psychothérapeute, également chercheur à l'institut wallon de Santé mentale
- Florence Meichel, spécialiste de la veille sur internet, intervenant comme fondatrice et animatrice du réseau social Apprendre 2.0
- Michel Berhin, votre serviteur, assurant l'ouverture de programme, chargé de mission en Education aux Médias à Média Animation.

 

L'entrée en matière qui aura servi d'amuse-bouche a consisté en un tour d'horizon des outils web 2.0 que j'utilise quotidiennement en démarrant ma journée. Avant même d'ouvrir ma boîte aux lettres électronique, ce sont plusieurs communautés de partage auxquels je me branche, de sorte à rejoindre l'esprit du web 2.0 : le partage des pratiques. Ainsi : Twitter, Facebook, Diigo, Delicious, mon blog et Netvibes ont-ils été rapidement présentés à un public qui, apparemment ne connaissait que très peu ces opportunités... y compris le public des plus jeunes dont on aurait pu s'attendre à des usages plus variés que le bien identifié Facebook.

 

Dany Fosty a présenté le bain technologique d'une semaine qu'il mène avec un collègue, au bénéfice d'étudiants de l'enseignement supérieur à Virton. Il a commencé par expliquer les motivations qui orientèrent le choix de l'outil collaboratif : un wiki. La confidentialité que permet l'interface choisie a d'ailleurs contraint l'orateur à expliquer le concept sans en dévoîler totalement la mise en oeuvre, par respect du principe inhérent à l'exercice : seuls les étudiants ont accès à ce qu'ils travaillent en réseau, avec un droit au tâtonnement et à l'erreur jusqu'au moment de la validation finale. Interrogé sur la raison  d'une expérience aussi ramassée dans le temps, l'enseignant a expliqué tout l'intérêt de plonger les apprenants dans ce bain momentané mais complet... : ne pas échapper à la confrontation avec la spécificité du parcours technologique mis en place.

 

Alain Desmaret a brossé le parcours de plusieurs années d'un établissement scolaire s'étant très tôt lancé dans la mise en réseau, non seulement hardware, mais aussi apprenant. Une description massivement illustrée de photos et de souvenirs personnels qui a fait dire à plus d'un dans la salle qu'il aurait aimé être de l'aventure. Bidouilleurs de la première heure, les enseignants de cette école ont été priés de suivre l'intuition d'un directeur convaincu. A ceux qui avouaient leur incompétence technologique, il a été répondu qu'ils recevraient un accompagnement et du temps pour apprendre, certes... mais qu'ils ne pourraient indéfiniment se retrancher derrière un "je ne sais pas" ! Ce qui était très sensible aussi, dans cet exposé, c'est toute la mobilisation citoyenne que la mise en réseau a permis. Derrière les outils, et grâce à eux aussi, c'est une pédagogie collaborative qui s'est mise en place (elle était antérieure à ces nouveaux outils, certes, mais en a été démultipliée). Le partage des responsabilités et la mobilisation de chacun des acteurs de la communauté apprenante dans son statut propre ont été facilitées par ces outils. A titre d'exemple, Alain Desmaret a évoqué le fonctionnement du Conseil d'école et la manière dont les technologies ont été utilisées pour préparer, gérer, synthétiser et publier tout ce qui s'y vivait de décisif pour la communauté entière.

 

Pascal Minotte, issu d'un cadre professionnel quelque peu différent - la psychothérapie- a apporté un éclairage intéressant du fait de l'originalité de son point de vue. Reprenant les recommandations faites à la Région Wallonne par un groupe de travail invité à réfléchir à la problématique de la Cyberdépendance, il a pointé des principes d'action qui n'étaient peut-être pas ceux que l'on aurait imaginé, mais qui convergeaient à merveille avec les intuitions de l'Education aux Médias à laquelle le public était sensibilisé. Parler plutôt de pratiques problématiques plutôt que de cyberdépendance, insister sur l'importance de mobiliser tous les secteurs de l'Education (parents, enseignants, éducateurs et thérapeutes) à une pratique médiatique critique, consulter des thérapeutes généralistes tout-à-fait aptes à traiter les causes généralement classiques des comportements déviants, fussent-ils devant les écrans... refuser de diaboliser les technologies et de les incriminer de tous les maux modernes dont la jeunesse serait victime. Poser la question de savoir aussi, à qui profitent les discours alarmistes de certains politiques repris massivement par certains médias, quand on impute aux écrans et notamment aux jeux vidéos des comportements asociaux, voire délinquants.

 

Florence Meichel avait rejoint le continent pour nous entretenir de façon prospective des opportunités d'apprenance développées par les réseaux collaboratifs. Il lui avait été demandé de décrire ce qui présida aussi à la mise en place la Communauté en ligne Apprendre 2.0.

 

Démarrage donc avec le visionnement d'une vidéo sur la Réalité Augmentée, intitulée "En route vers le Futur". Plongée dans un développement technologique encore plus impressionnant que les outils Web 2.0 de la mise en bouche matinale. Trois minutes pour planter le décor d'un réel et d'un virtuel mélangés : préfiguration d'apprentissages futurs intégrés à notre quotidien.

 

Selon Florence Meichel, cinq tendances préfigurent cette évolution prochaine... et déjà là :

 

- la réalité augmentée : combinaison d'infos virtuelles dans des environnements réels au service d'une information globale
- le miroir de cette réalité augmentée : la combinaison d'infos réelles dans des environnements virtuels
- le web des objets : production de traces en ligne, de sorte à tracer les parcours de ces objets (puces RFID)
- le web sémantique : quand les machines apprennent à comprendre les humains et à répondre à leurs demandes, au delà du phrasé strict de la requête (langage IEML)
- les interfaces portées (lentilles, lunettes, vêtements, frigo...).

 

L'info devient toujours plus contextuelle, immersive, instantanée, continue et individualisée... Cinq termes que Florence Meichel explique pour conclure que l'on en arrive aujourd'hui à une info ambiante et instantanée. Comment apprendre dans ce nouveau contexte ? C'est là le défi : Apprendre à apprendre à apprendre : boucle vertueuse de l'apprentissage à l'ère des savoirs ambiants.

 

Apprendre 2.0 est au coeur de ce défi. Ning, la plate-forme qui l'héberge, a été découverte par Florence Meichel, au contact d'un autre internaute. Le fruit d'un partage déjà donc. Puis insistance d'un autre internaute sur l'intérêt de poursuivre la pratique de partage en ligne initiée à titre expérimental autour de l'apprenance. Résultat ? A ce jour, 1260 membres francophones provenant de l'international.
L'exposé développe ensuite deux pistes : apprendre 2.0 : un réseau comme espace de ressources et un réseau comme espace d'apprenance. Un constat frappant : la distance n'est vraiment pas un obstacle à la construction d'interactions fortes et engagées : des réflexions, des synthèses, des conversations, des propositions d'actions communes...

 

Qu'est-ce qu'on apprend, immergés dans pareil processus ?
La coopération, l'émergence de sens commun (connexionnisme), la collaboration (structurée à des finalités choisies ensemble), la formation entre pairs en lien avec des besoins identifiés et des ressources disponibles au sein de la communauté (échanges mutuellement gagnants sans hiérarchie de pouvoirs). Mais aussi la mémorisation (apprendre à sélectionner des infos, les tagguer, les référencer) et la métacognition (prendre du recul par rapport aux expériences apprenantes, les décontextualiser, les modéliser, les transférer...).

 

Quel accompagnement imaginer pour ces réseaux apprenants ?
Faciliter la co-création de ce contexte particulier pour aider à la maturation de tout ce dispositif. Apprendre de ce que nous faisons et le porter au niveau collectif.

 

L'après midi s'est poursuivie par la tenue de plusieurs ateliers abordant des questions concrètes liées à la pratique de terrain, ou à la découverte d'outils logiciels et de parcours pédagogiques expérimentés.

 

D'autres échos sont également mis en ligne, suite à cette journée
- sur le blog de Florence Meichel
- Sur le blog de Bénédicte Lotoko, enseignante à la Ville de Bruxelles


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Commentaires
C
After read blog topic's related post now I feel my research is almost completed. happy to see that.Thanks to share this brilliant matter.
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