Etigliss, l'appli-tablette, réponse à un besoin de terrain

Interview d'André Delacharlerie (AWT), développeur avec sa collègue enseignante, Christine Van Hove, d'une réponse numérique adaptée à l'envie de faire travailler des enfants de l'enseignement maternel sur des "étiquettes " (encore appellées dans le monde analogique "fiches plastifiées", notamment au Canada) dans le cadre d'activités de manipulation-expression-validation.

Travaillant au sein de l'Agence Wallonne de Télécommunication et engagé de ce fait dans la réflexion sur le déploiement des plans d'équipement, il est passionné de développement et convaincu du potentiel pédagogique que représente les tablettes. Elle est enseignante au niveau primaire (1e et 2e en alternance) et, à ce titre, intéressée de découvrir et d'exploiter tout outil qui permettrait à "ses petits" d'acquérir de nouveaux apprentissages sans être gênés par le frein de la lecture non encore acquise, (une limite certaine quand les outils numériques passe par les consignes à l'écran) et l'usage du clavier. Leur rencontre se focalisera autour d'un processus récurrent au coeur des activités que mène l'enseignante : la manipulation d'étiquettes plastifiées pour faire assimiler les concepts et faire s'exprimer les enfants en leurs donnant notamment ainsi la possibilité de formuler des réponses (compétences sélectionner, trier, ranger).

André Delacharlerie bouillonnait de l'envie de tester grandeur nature le potentiel des tablettes. Christine Van Hove était ravie d'envisager une alternative nouvelle à la conception de ses activités pédagogiques version papier cartonné, de sorte que ses élèves approchent aussi ces  technologies numériques mobiles dont on parle tant. Ils se sont lancés. Le résultat est présenté en ligne dans un site très complet de documentation et qui est aussi la base de téléchargement de l'application.

Un outil et une communauté d'utilisateurs

L'intérêt du concept est non seulement de fournir aux enseignants qui feraient le pas de s'inscrire, un certain nombre de fiches d'activités déjà développées, mais surtout de leur proposer de concevoir à leur tour, des contenus à mettre en forme d'étiquettes. Car la plate-forme est tout autant un outil de conception de matériel pédagogique qu'une base de données de ce que les membres peuvent concevoir et partager comme scénario. Et toutes les disciplines et tous les niveaux d'apprentissage peuvent s'y intéresser. Le principe est simple : imaginer des étiquettes sur lesquels sont inscrits des éléments. Activez des stratégies d'apprentissages (questionnements) où la sélection, le tri et le rangement de ces éléments permettent des catégorisations, la construction de chronologies, quand ce ne sont pas des formulations plus explicites : construction de phrases, résolution de calculs (de la simple opération mentale à la résolution d'équations complexes), textes à trous, etc. Par simple "glisser-déposer", l'outil se prêtera à merveille à la résolution de tous ces défis imaginés par les pédagogues. Et si tous les niveaux d'enseignements peuvent se saisir de l'outil, on comprendra que la simplicité de manipulation en fait d'abord un outil paticulièrement adapté aux petits enfants qui s'expriment déjà très habilement "du bout du doigt" sur leur écran tactile.

Concrètement, les utilisateurs désireux d'équiper leur tablettes androïd d'Etigliss trouveront sur le site toutes les explications pour le téléchargement et l'installation. Ils bénéficieront d'une documentation en ligne, d'une série d'activités déjà développées et d'exemples de scénarios réalisables par eux-mêmes, dans leur contexte spécifique d'usage.

Etigliss constitue aussi un excellent tremplin pour démarrer l'usage d'un pool de tablettes dans une classe.

Sur leur site internet, les concepteurs, pédagogues jusqu'au bout des doigts, ont élargi leur propos bien au delà de la description de leur seule appli. Partant d'Etigliss à titre d'exmple, ils expliquent ainsi comment installer toute apllication sur un parc de machines (merci pour l'astuce qui permet un sacré gain de temps) et offrent par la même occasion leur expertise dans l'identification et la validation de plus de 100 applis à envisager dans une pédagogie assistée sous Androïd.

Car au delà de leur développement, c'est surtout à un changement de pratique pédagogique qu'ils invitent. André Delacharlerie a investi le projet pour vérifier sa conviction : le potentiel de ces outils mobiles dans la classe. Et Christine Van Hove, au delà d'Etigliss, a commencé d'intégrer toute une série d'applications qui réduisent fortement aujourd'hui, son usage du tableau noir et la consommation qu'elle faisait en plus grande quantité ultérieurement, du papier. Les interactions avec la classe, les collègues et les parents trouvent aujourd'hui de nouvelles voies et plus que de nous parler d'un nouvel outil, les développeurs nous partagent un nouveau dispositif d'apprentissage et un positionnement didactique renouvelé.