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Mediacteur
21 décembre 2009

A l'image d'une cordée de montagne

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Le post ci-dessous est un commentaire au message de Normand Baillargeon paru à l'adresse : http://nbaillargeon.blogspot.com/2009/12/connaissez-vous-marc-prensky.html

"Enseigner autrement" et "apprendre avec plus de facilité... comme s'il s'agissait d'un jeu" sont les deux thèmes de votre sympathique billet que je commenterai.

 

Sans doute n'y a-t-il pas lieu de "faire autrement" pour faire... "autrement". Bien sûr !

Mais il se fait que de nouvelles technologies de communication sont émergentes et particulièrement consommées par les jeunes. Or voilà, si l'on reconnait que l'enseignement et les apprentissages passent par la communication, il y a une opportunité à saisir... Au moins, comme le disait Mario Asselin, pour ceux qui ne s'en sortaient pas dans le système classique.

Car après tout, si ce qui se faisait avant marchait bien... pourquoi en changer ? dira-t-on peut-être.
Reconnaissons-le alors, le système était prévu pour scolariser une minorité (motivée) appelée à devenir l'élite de la nation. Mais voilà, on a aujourd'hui des prétentions (légitimes, non ? Moi, j'y souscris) de scolariser un plus grand nombre et même de soumettre à l'obligation scolaire. Il vaut sans doute mieux alors travailler aussi sur la motivation de chacun (celle de l'élève et tout autant celle du prof).
Et si les "penchants technologiques" de jeunes toujours de plus en plus "digital natives" peuvent être intégrés à la pédagogie...? Pourquoi s'en priver ?

Avec un soucis de facilitation donc ?
Bien sûr. Il n'y a pas de mal à tenter de faciliter les apprentissages, tout de même !? C'est même la principale mission de l'enseignant. Mais où il y a à nuancer, dans ce cas -à mon avis- c'est qu'il ne faut pas laisser croire que, s'il y a facilitation et même plaisir, il n'y a pas effort, il n'y a pas progression, il n'y a pas conceptualisation nécessaire.
Mon expérience de formateur en Education aux Médias m'amène à constater qu'à la fin d'une journée de 6 heures de travail avec les nouvelles technologies au bénéfice d'enseignants chevronnés, chacun a du mouiller son maillot et en sort fatigué (eux.. et moi) !
Concentration, efforts et méthodologie sont nécessaires pour réussir un parcours d'apprentissage fut-il assisté par les Tices.
Certes, l'arrivée massive de nouvelles grosses machines dans les écoles permettent d'autant mieux d'identifier une nouvelle période comme émergente (et sans doute une nouvelle ère : Mario évoquait le parallèle avec Gutenberg). Mais cette nécessaire adaptation de l'école aux outils ambiants est quotidienne, car il se produit constamment des évolutions technologiques. Ardoises, cahiers papier, bouliers compteurs, calculettes, crayons, plumes à écrire, stylos à bille...tableaux noirs, puis tableaux blancs, machines à écrire, ordinateurs... des successions aujourd'hui assumées de choix instrumentaux. Rien qu'à ce niveau, déjà, une évolution bien normale et qui n'a pas suscité des débats.
Pourquoi y a-t-il un changement plus polémique avec l'entrée des Tices ?
Premier élément, l'économique investit un peu plus les écoles (d'où les nécessaires plans d'équipements rétablissant l'égalité d'accès aux outils coûteux). Mais surtout aussi, second élément : parce que les Tices ne sont pas qu'un instrument nouveau... Elles apportent un changement de paradigme en matière d'apprentissage... ou du moins, elles instrumentent bien mieux le changement paradigmatique que des Freinet et autres... avaient initiés avant l'arrivée des ordis et de l'internet, et que l'apprentissage 2.0 est occupé de développer plus et à plus grande échelle.

cordeeJe vous souhaite d'aller écouter ce débat qui s'annonce et d'en mesurer tout l'intérêt. Vous avez raison de souhaiter que, pour l'avenir de notre jeunesse apprenante, nous n'avancions pas tête baissée.
Personnellement, cela fait 15 ans que je m'intéresse à la chose (la moitié de ma carrière d'enseignant, ce n'est donc plus nouveau) et tout en me formulant encore quotidiennement des raisons de douter (le doute est salutaire, à mon sens) je suis convaincu de cette nécessaire avancée en technologie, tout en reconnaissant que ceux qui prennent la tête de cordée de pareille aventure font oeuvre de pionniers.
Osez donner du mou à la corde qui nous relie et ne nous laissez pas pour autant sans sécurité de rappel, quand des faux-pas pourraient se produire.

Osons ouvrir, ensemble, de nouvelles voies d'apprentissage.

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